Dauphiné Libèré - VENDREDI 12 AOUT 2005
Le plan local d'urbanisme
en question
Suite à une requête en annulation présentée par des opposants, au tribunal administratif, le conseil municipal décide d'abroger son Plu. La procédure est relancée...
Si la commune de Montricher Albanne a mis en place un Plan Local d'Urbanisme, c'est avant tout pour prendre en compte son projet de station touristique près d'Albanne.
Ce plan élaboré depuis bientôt quatre ans arrive à son terme avec la phase du contrôle de légalité. "Mais sa forme de présentation devrait provoquer un refus, car six points relevés par l'avocat de la commune, peuvent faire l'objet de remarques" explique le maire Jean Verney. " Un de ces points peut être considéré comme un vice de forme", ajoute cet avocat parisien. Ce point concerne la forme d'une convocation à une réunion du conseil municipal public ayant eu lien en 2003.
Dans l'objet de la convocation il était indiqué "révision du Plu", alors qu'il aurait du être spécifié : "présentation du PADD (Plan d'Aménagement de Développement Durable) et débat d'orientation en conseil municipal".
Ce seul point ne permettrait pas l'acceptation du PLU. Par conséquent, le maire ne se fait pas d'illusion sur sa validation et a décidé de l'abroger. " Pour le reprendre avec quelques petites modifications" précise Jean Verney. " La durée de mise en œuvre devrait être moins longue, ainsi une nouvelle présentation est envisageable à la fin de l'année 2006 ou au début 2007. Les différentes phases seront reprises ; nomination d'un commissaire enquêteur, publicité pour le choix d'un bureau d'étude avec ses délais légaux, enquête publique, avant présentation au conseil municipal et le débat public, puis enfin la présentation à la commission de légalité et aux services administratifs. Voilà donc du temps et de l'argent perdus pour la commune, à cause de quelques individus non élus qui s'apposent à tous projets ".
Pour la validation de cette abrogation, une enquête publique est prévue durant le mois de septembre.
Les auteurs d'une requête au tribunal administratif, présentée par maître Salaun, sous couvert de l'association "Mama", et 11 contribuables et ou habitants, demandent que le maire respecte la loi et s'astreigne aux obligations administratives. Rien n'est fait dans les normes et tout est fait dans te secret du huis clos, assure Roland Ottenio. " L'étude du PLU a déjà coûté près de 40000 €, sa forme est contestable c'est sûr, mais avant tout nous ne sommes pas d'accord sur le fond. Trois points ne nous paraissent pas acceptables " ajoute le secrétaire de l'association : le déclassement d'Albannette en zone non urbanisable, le déclassement de la forêt en partie haute d'Albanne pour la classer en zone agricole et pistes de ski, et surtout le projet de la station au col d'Albanne ne nous conviennent pas. Ce dernier est axé uniquement sur la pratique du ski, alors qu'il faudrait un tourisme plus doux. " Il ajoute, " nous avons un contre projet, pour l'instant au stade d'idées, et nous l'évoquerons à la sous-préfecture le 18 août lors de la réunion du comité de suivi de l'unité touristique nouvelle ".
Toujours selon Roland Ottenio, le PLU a déjà été approuvé deux fois, mais arrêté deux fois. " Nous sommes satisfaits de sa reprise au point de départ, car nous souhaitons que la phase de concertation se déroule selon l'esprit de la loi, d'autant plus que le débat en conseil municipal n'a pas eu lieu.
"Concernant l'UTN (Unité Touristique Nouvelle), un recours a été déposé par le Club Alpin Français, rejoint par l'association "Marna" pour contester le projet d'Albanne. Le verdict devrait être rendu par le tribunal administratif en septembre.
Du côté des Karellis, on ne parait pas pressé de voir s'ouvrir de nouvelles capacités d'accueil compte tenu d'une baisse de fréquentation de !a station, notamment l'été, mais on ne s'oppose pas officiellement au projet.
A Albanne, une partie de la population souhaite la création d'une station le plus tôt possible. Jean Verney rappelle à ce sujet : " les propriétaires de terrain se sont séparés de leurs biens dans l'espoir de voir se créer une station ", et à Montricher, on voudrait bien maintenir l'école ouverte avec suffisamment d'effectifs.
Après un premier report, la fermeture est programmée pour juin 2006.
Gilbert EDMOND