La voix du Noshaq - 4 avril 2004

Cet hiver, La Harde a organisé, conjointement avec Mountaion Wilderness et les Balcons de Maurienne, un diaporama sur une expédition en Afghanistan en été 2003.

LES ACTEURS DE LA MANIFESTATION

Mountain Wilderness : Cette association est née en Italie en 1987 à l'initiative des plus grands noms de l'alpinisme mondial. Ces Alpinistes du monde entier prennent la défense de la Montagne en proposant des alternatives pour un développement durable de la montagne basé sur le respect des hommes et de la nature. Elle participe à la préservation des espaces menacés, informe et sensibilise aux enjeux de l'environnement Montagnard.

Olivier Paulin : Un de ces grands noms de l'alpinisme mondial. Il était le représentant Français de la première expédition de nettoyage d'un grand sommet Himalayen, le K2. Il est aujourd'hui le Président de Mountain Wilderness France et membre de notre modeste association La Harde. Olivier connaît bien Albanne et la Grande Chible qu'il parcourait à peaux de phoque bien avant l'installation des remontées mécaniques.

Christian Fillet : Directeur des Balcons de Maurienne aux Karellis, nous a accueillis Dimanche 4 Avril, pour présenter un diaporama d'Olivier à ses clients qui arrivaient le jour même de Belgique. Il a accepté avec gentillesse que des membres de la Harde se mêlent à ses clients pour cette soirée.

La VOIX DU NOSHAQ - 7492m

L'été dernier Mountain Wilderness conduisait la première expédition d'alpinisme en Afghanistan depuis l'invasion soviétique en 1979 :
" OXUS - des montagnes pour la paix"
OXUS est le nom donné par les anciens Grecs au fleuve Amu Dotya ou Ab-i-panja qui irrigue le nord de l'Afghanistan.

Outre gravir le Noshaq, point culminant du pays, MW s'était donnée pour mission de poser les bases d'un développement touristique « soutenable » qui sera géré par les habitants de la vallée du Wakhan.
Le but de cette expédition était donc triple :
- montrer le retour d'une certaine normalité dans ce pays durement éprouvé depuis 25 ans ;
- faire l'inventaire des déchets jonchant probablement les pentes du Noshaq ;
- enfin et surtout, mettre en place comme MW l'a fait en Inde et au Pakistan, des cours de formation technique et environnementaux pour les jeunes de ces vallées, leur permettant de maîtriser, tout en en vivant, un développement touristique prévisible.

Le 9 juillet 2003 - Départ de l'expédition vers le Nosaq, comportant en son sein 3 français : Olivier Paulin président de MW France, François Carrel, journaliste à Montagnes Magazine, Jocelyne Audra.

20 juillet 2003 - Les membres de l'expédition rejoignent, non sans difficultés, le camp de base du Noshaq, à 4450 m d'altitude.
Il leur aura fallu pour cela éviter le fond de la vallée, accès normal au CB, miné par les moudjahidines sous l'ère des talibans, afin de barrer le passage à d'éventuelles troupes pakistanaises pro talibans.
C'est le commandant Ghullam Sakhi, l'homme qui avait fait miné la vallée, qui a guidé l'expé à travers rapides et éboulis.
Ils sont maintenant à pied d'œuvre ; l'installation du camp de base avancé est en cours.

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*F. Carrel - Montagnes Magazine; *Giorgio Gregorio; *Olivier Paulin - Mountain Wilderness; *C.A. Pinelli - Mountain Wilderness

Fausto de Sefani a atteint le sommet du Mt Noshaq le 27 juillet 2003, marquant ainsi la fin d'une période de trente ans de guerre en Afghanistan. Le drapeau afghan, en compagnie du drapeau arc-en-ciel de la paix, flotte au sommet du point culminant du pays.
L'expédition a ainsi atteint l'un de ses principaux buts : montrer la réouverture du pays en pratiquant un alpinisme porteur de paix et d'espoir.

Après Fausto de Stefani, trois autres membres de l'expédition Oxus ont atteint le point culminant de l'Afghanistan le 3 août 2003.
La parole à François Carrel :
“J'ai quitté le camp de base le lundi 28 juillet, seul, avec un gros sac à dos. J'étais loin de me douter que je n'y reviendrai qu'une semaine plus tard, le sommet en poche... Sept jours et six nuits sur le Noshaq, avec des moments d'efforts intenses et de longues périodes de contemplation. Toujours au point le plus haut de l'expédition, avec les uns ou les autres, toujours en forme, j'ai naturellement intégré la tentative d'Irena et Marco. Le Noshaq a secoué nos tentes de son vent le plus violent, nous a privé de sommeil et aiguisé ses attaques par le froid, mais il nous a finalement accueilli sans grande réticence. Une falaise à escalader sous les 6900 m, puis un raide et beau couloir sous les 7300, et nous avons débouché sur un sommet facile, surplombant l'Afghanistan et le Pakistan aux centaines de pics. Un sommet délaissé 25 ans par les hommes, retrouvé en 7 jours. Un quart de siècle, une semaine... périodes insignifiantes pour une montagne, mais nous voulons croire que cette expédition ouvre une ère nouvelle ici, dans l'Hindu Kush afghan.”